Dans ce quatrième volet des Rougon-Macquart, Zola produit des personnages prêts à tout ; à la conquête du pouvoir (l'abbé Faujas), de l'argent (les Trouche), de la renommée (l'ensemble de la bourgeoisie qui glane dans les jardins du préfet et/ou du Président du tribunal), de la reconnaissance (les Paloque) ... Zola nous dépeint une société rongée par l'hypocrisie, agissant par intérêt seulement, prête à tout pour son moment de gloire. Néanmoins, il reste certains personnages assez naïfs, qui croient encore en à la bonté des personnages principaux, comme par exemple Rose, la bonne des Mouret, qui défend corps et âme les Faujas et les Trouche ... Ou encore la pauvre Marthe, qui se fait la servante docile de Faujas ...
J'ai toujours apprécié Zola et plus particulièrement son écriture et sa manière d'amener tout un contexte. Ainsi, le lecteur néophyte (celui qui ne connait rien à la période du Second Empire) peut réellement saisir les enjeux politiques (bonapartistes VS légitimistes et plus généralement tout forme d'opposition) que Zola ne fait que mettre plus en exergue dans ce quatrième volet.
Pour le moment, La Conquête de Plassans est le meilleur des Rougon-Macquart que j'ai pu lire. Lorsqu'on ouvre le livre, il est très très difficile de le refermer sans vouloir directement le terminer. Il y a suffisamment de dialogues, les descriptions ne sont pas excessives et je les ai trouvées particulièrement enrichissantes. Bref, c'est vraiment un roman qui vous prend, qui vous tient en haleine jusqu'à la dernière page. J'ai trouvé la fin jouissive, au point de devoir fermer le livre à quelques pages de la dernière page pour célébrer ce tragique évènement, marquant la chute de personnages rongés par la médiocrité. :-)