C’est une journée agréable qui s’annonce pour Juliette. Sa fille vient de faire sa première nuit complète, elle va pouvoir déjeuner et prendre une douche sans avoir besoin de s’interrompre pour calmer ses pleurs. Un peu de ménage, quelques courses et la visite quotidienne de sa voisine Clare sont au programme, une sorte de routine qui convient parfaitement à cette maman ayant fait un bébé toute seule. La sonnerie retentit, Clare est ponctuelle, comme chaque matin. Mais quand Juliette ouvre la porte, c’est face à lui qu’elle se retrouve. Celui qu’elle pensait disparu de sa vie à tout jamais. Son pire cauchemar.
Outch ! Difficile de qualifier autrement ce texte coup de poing hyper déstabilisant. Louise Mey laisse la tempête à venir s’installer dans le plus grand calme. Le début est une mer d’huile, sans vague ni vent. Un quotidien tranquille et serein, même si on se doute que Juliette a un lourd é. Et puis la porte s’ouvre et l’enfer commence. Sans bruit ni explosion de violence, tout se joue dans la tête de Juliette. Incroyable de constater à quel point l’autrice parvient à traduire l’état d’esprit de son personnage, à quel point elle décrit le flot continu de ses pensées dans un mouvement parfait mêlant terreur, lucidité, colère et résignation. Le résultat est d’un réalisme sidérant qui tord les tripes et pousse l’angoisse à son paroxysme. Une lecture aussi effrayante qu’indispensable.