🔴Pour le lecteur pressé, en moins de 3 minutes : https://youtu.be/67rCSQUsRxE
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Le temps s’effondre, non pas en boucle, mais en spirale molle, gluante, vaseuse, comme un gâteau raté qui recommence à cuire sans jamais durcir. Un mariage sans fin s’accroche à ce concept mille fois pressé – la boucle temporelle – pour en faire une farce réchauffée, sans moelle ni nerf, où les décors brûlants du Maroc crissent sous des dialogues atones et des regards vides. Il y a Louna qui croit aimer Paul, Paul qui croit ne plus aimer Louna, et une sœur qui se marie chaque matin dans une péninsule d’ennui métaphysique. Le spectateur, lui, prisonnier d’un jour qui n’a jamais commencé.
Patrick Cassir filme comme on photocopie : en noir, en blanc, en flou. Il plaque l’idée d’un Palm Springs à la française sur un terrain mal damé, oubliant au age que l’humour ne s’improvise pas en mode automatique. Tarek Boudali joue Paul comme il jouerait n’importe quel rôle – c’est-à-dire lui-même – tandis que Camille Rowe hésite entre l’ennui et l’effort poli. Le montage trahit leur fatigue ; chaque redite semble sortie d’un logiciel de recyclage émotionnel. Pas d’enjeu, pas de vertige. Rien n'éclate, rien ne s'effondre. Tout se répète en se vidant. Même le soleil finit par ressembler à un néon tiède.
Le spectateur, ou ce qu’il en reste, espère un effondrement, une fuite, un court-circuit narratif. Mais non. La seule surprise, c’est qu’il n’y en ait pas. Le comique est mécanique, appuyé, téléphoné. Les seconds rôles tournent à vide, les blagues tombent comme des pigeons blessés, et le pathos surgit sans crier gare, sans matière, sans poids. L’amour ? Un prétexte. Le temps ? Une farce. Le cinéma ? Une hypothèse lointaine.
Alors on sort. Ou plutôt on reste là, bloqué, dans cette répétition molle où les mêmes scènes se rejouent avec la même absence de magie. Le pire, peut-être, c’est cette impression que tout le monde savait que ça ne marcherait pas, mais qu’on l’a fait quand même. Comme un mariage qu’on célèbre sans conviction. Une cérémonie sans fin. Une absence de film. Une disparition filmée.