Thunderbolts*
6.4
Thunderbolts*

Film de Jake Schreier (2025)

Thunderbolts*: Miracle, enfin une vraie bonne histoire!!

Enfin!!!


Après des années de productions Marvel interchangeables, Thunderbolts donne l'impression que quelqu'un s’est enfin assis pour se demander : “Et si on racontait une vraie histoire ?”.


C’est peut-être exagéré, mais le film surprend par sa maturité. Là où beaucoup s’attendaient à un simple fourre-tout de personnages secondaires, on découvre un récit bien plus sombre, plus humain, qui aborde des thèmes rarement traités dans le MCU : la solitude, le trauma, la dépréciation de soi, la désillusion, l'addiction, l'autodestruction, les maladies mentales et même la dépression ainsi que la quête de rédemption.


Thunderbolts marque une véritable bouffée d'air frais dans le MCU et ce dernier en avait bien besoin. Dirigé par Jake Schreier, le film s'éloigne des sentiers battus pour offrir une exploration profonde des anti-héros cabossés piégés par Valentina Allegra de Fontaine qui sont contraints de collaborer pour survivre.


Cette galerie de personnages a une dynamique qui fonctionne, parce qu’elle repose sur des fêlures sincères. En effet, la capacité du métrage à plonger dans la psyché de ces individus, révélant leurs traumatismes et leurs luttes internes en abordant avec justesse des sujets tels que les troubles psychologiques/psychotiques, le sentiment d'être rejeté par la société et la dépréciation de soi, offrant une dimension émotionnelle rarement vue dans les productions précédentes du MCU que ce soit au premier ou second plan.


Florence Pugh brille dans le rôle de Yelena, cœur central du récit, apportant une profondeur émotionnelle remarquable à son personnage torturé par le regret ayant une immense soif de rédemption. Sebastian Stan, plus en retrait et faisant le lien avec les précédents opus notamment le dernier Captain America 4, donne de la profondeur à Bucky, et même des persos comme Ghost (portée disparue depuis Ant-Man 2), John Walker (neo Captain America déchu) ou Red Guardian (qui est la pilule comique avec des moments d'émotion qui font mouchent) trouvent suffisamment de place pour exister au-delà de leur fonction dans l'intrigue. Mais le personnage qui dénote, c'est vraiment Bobby alias Sentry, ce pseudo Superman dépressif autodestructeur bipolaire qui a un é très lourd empli de lourds traumas, bien trop dur à porter. J'ai personnellement apprécié cette volonté de montrer divers personnages "gris" bien loin du moule trop lisse et binaire du MCU. C'est peut être une des premières fois où il n'y a pas vraiment de "gentil gentil" ni de "méchant méchant".


De base, je trouve que des "méchants" avec un lourd if qui sont en quête de rédemption seront toujours plus intéressants à suivre que des héros archétypaux sans défaut que l'on nous pond à longueur de temps.


Ce n’est pas parfait : une mise en scène qui reste assez classique, avec parfois des chorégraphies de combat trop visibles, certains arcs secondaires sont un peu sous-exploités, et le rythme peut vaciller (le fait que ce soit plutôt lent n'est en aucun cas un défaut pour moi). Mais ça se regarde avec un vrai plaisir, notamment grâce à des dialogues moins formatés que d’habitude, des échanges plus amers, plus adultes. Le film ose ralentir, laisser ses personnages parler de ce qu’ils ressentent, de ce qu’ils ont perdu, de ce qu’ils ne seront jamais notamment à travers des "flashback" bien senti. Ça fait du bien.


Esthétiquement, le film est plus sobre, moins saturé de couleurs et d’effets tape-à-l’œil. Et ça lui va très bien. La bande-son est discrète, mais colle à l’ambiance crépusculaire du récit. Rien de révolutionnaire, mais suffisamment soigné pour qu’on s’immerge pleinement.


Thunderbolts n’est pas le film du siècle, ni un renouveau absolu pour Marvel mais il prend la formule à contre-pied. C’est, de loin, l’un de leurs projets les plus honnêtes et intéressants depuis longtemps car il touche, il interroge, il reste en mémoire avec le final in fine anticlimatique. Ce n'est pas un film de super-héros qui cherchent à sauver le monde, mais un film où des marginaux remplies de cicatrices essaient juste de ne pas se perdre et se sauver d'eux-mêmes. Difficile équilibre qui se repose sur leurs fragilités et leurs chaos intérieurs, sans jamais tomber dans le pathos facile. Et c’est ce qui rend ce film attachant.

A découvrir à par toutes et tous et sans réserves!!

PS: Il faut être à jour concernant les séries et film Falcon& Winter Soldier, Captain America Brave New World, HawkEye, Ant-Man 2, Black Widow pour savoir de base qui sont les personnages.

PS2: La 1er scène post G est comique et la seconde est essentielle et fait le lien direct avec la suite des évènements

7
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le 1 mai 2025

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lugdunum91

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