Night Run par cloneweb

Avec Night Run, Liam Neeson clôture une trilogie tournée avec Jaume Collet-Serra et commencée en 2011 par le pas très bon Sans Identité puis par le tout à fait regardable Non-Stop. Si le comédien joue toujours le même personnage depuis quelques films, y compris dans des trucs comme Taken ou Balade Entre les Tombes, Collet-Serra lui cherche systématiquement à faire très différent que ça soit à travers l’histoire ou dans sa mise en scène. Après le thriller tourné à l’étranger et le huis clos dans un avion, nous voici donc au coeur de la mafia irlandaise à New York. Après le toubib amnésique sachant finalement se battre, et le marshall alcoolique, bienvenue au tueur tout aussi porté sur la bouteille.

Cette fois, Neeson n’est pas à proprement parler un gentil même s’il est mû par des valeurs (notamment familiales) qui font de lui une personne de bonne tenue. Ancien bras armé d’un mafieux irlandais installé dans le Bronx, il se retrouve obligé de protéger son fils quand celui-ci voit le fils de son ancien boss commettre un meurtre. Pire, il va devoir le protéger quand son rejeton va tuer du chef de gang. Pendant une nuit à travers New York alors que le vrai méchant va déchainer les enfers pour les retrouver, malgré la vieille amitié qui les liait.

Vous n’avez pas tout compris ? Est-ce bien grave ? Après tout, vous allez vous déplacer en salle uniquement pour voir Liam Neeson tabasser du monde. La différence, c’est que le bougre n’est cette fois pas un flic, plutôt un mafieux qui se retrouve pourchassé par les siens (des Irlandais qui ont tous des noms finissant en Y). Ca ne l’empêche pas d’être, un peu comme dans Non Stop, sacrément porté sur la boutanche. Le reste est cousu de fil blanc : dès qu’on découvre que le meurtre a été filmé par un jeune témoin, on sait qu’il permettra aux héros de l’histoire d’être blanchis. On sait aussi, vu le plan sur lequel s’ouvre le film, comment il se terminera. A partir de là, on peut en avoir pour notre argent et toutes les ficelles pour lesquelles vous allez au cinéma voir Liam Nesson sont là : il est énervé, parle fort dans un téléphone, menace des gens, en prend plein la tronche et rend la pareille à ses adversaires.

On va quand même reproche à Jaume Collet-Serra de trop exposer ses personnages. La mise en place de la fameuse poursuite durant une nuit entière est longue à venir et la baston peut-être pas aussi généreuse qu’on pouvait l’espérer. Neeson est moins en mode Taken que d’habitude, ce qui est justifié par l’age du personnage. Le comédien serait-il d’ailleurs trop vieux pour ses conneries ? Ce n’est pas impossible, tant ça commence à sérieusement se voir qu’il joue le même personnage depuis quelques films. Heureusement pour lui, Joel Kinnaman est efficace en digne successeur de son père et Neeson peut s’offrir quelques jolis faces à face avec le toujours parfait Ed Harris.
Collet-Serra, lui, fait le job pour lequel il est payé, reprenant quelques idées de plans vus dans Non Stop (celui où la caméra sortait d’un hublot, se déplaçait le long de l’avion pour mieux y rentrer est repris plusieurs fois mais à l’échelle d’une ville) tout en cherchant à faire une nouvelle fois différent.

Mais au final, que restera-t-il de tout ça ? Pas grand chose à la sortie de la salle mais Night Run se laisse regarder. Et à l’image de se revoir « un bon vieux Schwarzy » des années 80, on reverra sans doute « un bon vieux Neeson » des années 2010 dans lequel il parle fort au téléphone et tabasse des gens quand Night Run ou Non Stop reeront à la télévision, un dimanche soir pluvieux. Mais il faut maintenant que le comédien e à autre chose.
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Tous les films vus

Créée

le 11 mars 2015

Critique lue 1.4K fois

9 j'aime

cloneweb

Écrit par

Critique lue 1.4K fois

9

D'autres avis sur Night Run

Y a-t-il un flic pour stopper Liam ?

Run All Night ou Night Run (changement de titre inutile) est la 3ème collaboration entre le réalisateur Jaume Collet-Serra et l'acteur irlandais Liam Neeson mais également la 3ème réussite. Un an...

Par

le 16 avr. 2015

13 j'aime

Critique de Night Run par cloneweb

Avec Night Run, Liam Neeson clôture une trilogie tournée avec Jaume Collet-Serra et commencée en 2011 par le pas très bon Sans Identité puis par le tout à fait regardable Non-Stop. Si le comédien...

Par

le 11 mars 2015

9 j'aime

Courir, huitre, vomi et Jar Jar Binks

Run. Oui, courez. Vite. Fuyez. Non, vraiment je ne rigole pas ! Prenez l'air, faites-vous un kebab, faites votre comptabilité, lavez le dessus de vos placards, buvez du lait périmé, écoutez le...

le 6 avr. 2015

8 j'aime

1

Du même critique

Critique de Die Hard - Belle journée pour mourir par cloneweb

On ne va pas y aller par quatre chemins : Piège de Cristal, sorti en 1988, a inventé le film d’action des années 90. Bruce Willis lui doit sa carrière post-Clair de Lune et nous une tripotée de...

Par

le 15 févr. 2013

171 j'aime

24

Critique de Prometheus par cloneweb

Ridley Scott est un réalisateur adulé mais pourtant, en y regardant de plus près, on se rend compte qu'il a quand même une carrière en dents de scie à tendance plongeante. Les premiers longs-métrages...

Par

le 28 mai 2012

86 j'aime

20

Critique de Le Roi Lion par cloneweb

Critique initialement publiée sur CloneWeb.net Tout a commencé en 1950. Oui, en 1950 quand Osamu Tezuka a publié les premières pages du Roi Léo dans le magazine Manga Shonen. Il était question d’un...

Par

le 11 juil. 2019

83 j'aime

4