Monsieur Constant
Monsieur Constant

Film de Alan Simon (2023)

Pourquoi Monsieur Constant (2023) est un film à voir absolument !

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Il regarde la mer. Dos tourné au monde. Monsieur Constant. Photographe effacé d’un siècle déjà dissous.

Il vit là, seul avec ses images… et l’ombre d’une étoile russe disparue.

Quand débarque Gabrielle, petite-fille fantôme surgie d’une filiation qu’il ne cherchait plus, le récit commence sans vraiment commencer.


Pas de rupture. Pas de nœud dramatique. Juste… une fissure. Une vibration dans la lenteur.


Alan Simon filme le silence… comme d’autres filment le cri.

Il compose à la marge. Hors tempo. Refusant toute hystérie narrative. Et ce refus… devient un geste esthétique.


Il laisse l’image respirer. Le réel, transpirer.


Jean-Claude Drouot, visage usé, corps en paix, habite chaque plan avec une noblesse… fatiguée.

Il ne joue pas. Il se tient là. Présent.

Gabrielle Pélissier, solaire, fébrile, ne déborde jamais. Elle s’impose… par l’intérieur.


On les regarde se chercher. Se fuir un peu. S’apprivoiser.

Et c’est précisément cela qui bouleverse : le non-événement. L’absence de spectaculaire.


Simon ne cherche jamais l’effet. Il creuse. Il gratte la matière de l’oubli.

Chaque plan est une tentative de mémoire.

Chaque silence… une résistance à l’oubli.


Et dans cet espace suspendu, quelque chose s’ouvre.

Un battement. Une note.


La musique, justement, ne souligne rien.

Elle dévoile.

Elle est le second personnage du film.


Signée Alan Simon lui-même, elle habite les interstices.

Elle épouse les silences.

Elle vient dire ce que les mots taisent… ce que les gestes esquivent.


Et l’on comprend que tout ici est question de présence.

D’empreintes.

D’échos.


Le décor — Bretagne granitique, Sibérie nue — devient territoire mental.

Carte affective.

Trace du manque.


Le montage épouse cette lenteur, sans jamais s’effondrer.

Il prend le temps… de laisser vivre.

Et c’est rare.


Les influences ? Tarkovski, peut-être. Resnais.

Le Sautet de Nelly et Monsieur Arnaud, pour cette façon de montrer des êtres… en bordure d’eux-mêmes.


Mais Simon ne copie pas.

Il digère.

Il filtre.

Il parle avec ses mots. Ses silences. Ses notes.


Et c’est cela, sa singularité.


Il ne fait pas du cinéma pour séduire.

Il filme pour transmettre.

Pour faire trace.


Monsieur Constant n’est pas un film sur la vieillesse.

Ni seulement sur la filiation.

C’est un chant discret.


Sur la survivance des choses aimées.

Sur la mémoire qui se recompose… dans les regards croisés.


Un film humble.

Presque effacé.

Et c’est dans cette discrétion que naît sa puissance.


Il ne marque pas.

Il infuse. Lentement.


Comme les souvenirs les plus tenaces.

Ceux qu’on ne raconte pas.

Ceux qu’on garde.

Au fond. Sans mots.

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le 31 mai 2025

Critique lue 143 fois

Le-Général

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