La discussion avec les spectateurs du Festival de La Rochelle, qui a eu lieu après la projection de Le monde après nous, a eu parfois un aspect lunaire avec son jeune réalisateur, Louda Ben Salah-Cazanas, ablement stressé de présenter son film devant un "vrai" public. Au moins, a t-on pu apprendre que le long-métrage avait beaucoup à voir avec son histoire personnelle entre précarité, petits boulots et désir de se réaliser sur le plan artistique. Sans oublier une relation de couple qui débute et la bienveillance de ses parents cafetiers. Même si le metteur en scène s'en défend, Le monde après nous est bien un film dans l'air du temps, le portrait de notre époque et d'une génération à la peine sur le plan matériel et sans perspectives d'avenir. Le film convainc dans ses moments les plus délurés très drôles (le mariage, le monde de l'édition) mais se révèle plus neutre par ailleurs, de peur sans doute de tomber dans un certain misérabilisme. Il est sans doute dommage d'avoir axé le scénario presque exclusivement sur le héros du récit au détriment de son amie, jouée par l'excellente Louise Chevillotte qui n'existe que dans ses relations avec le personnage principal. Dès que le récit s'éloigne quelque peu de ce dernier et s'intéresse à d'autres protagonistes, il s'enrichit de nouveaux points de vue qui auraient mérité d'être développés.