Le dernier bijou

Dans chaque critique émerveillée que j'ai lu de "The Wild Bunch", on utilisait l'expression "Western Crépusculaire". Ca revenait systématiquement. C'est que le film de Peckinpah est, dans son discours, comme dans sa forme et dans les thèmes qu'il aborde, le point final d'une époque filmique sur laquelle le soleil se couche. Après "La Horde Sauvage", le western ne sera plus le même. Empreint d'une modernité thématique et formelle, mettant en avant la violence jusque là artificielle du genre en exergue, faisant force de coupes brutales et de ralentis stylisés, d'aucuns diront que Peckinpah est une inspiration majeure de John Woo et Tarantino. Je ne suis pas de cet avis. Avec la Horde Sauvage, le western prend en compte les obligations de l'époque dans laquelle il s'inscrit. Brutale, sans concession, cette histoire de vieux hommes déés par le monde qui les entoure et qui, finalement, n'ont d'autre choix que de disparaître pour que ce monde continue de tourner, préfigure des oeuvres comme The Ballad Of Cable Hogue du même Peckinpah, ou Jeremiah Johnson de Pollack... La Horde Sauvage est un film charnière. Indispensable.