Première réalisation pour Rebecca Lenkiewicz et ça se ressent beaucoup ! En effet, même sans le savoir, on perçoit très vite que c'est un premier film, du moins d'auteur, avec cette histoire qui se veut dramatique et profonde mais qui n'avance jamais et qui ne reste en réalité qu'en surface.
Une fille accompagne sa mère souffrant d'une étrange maladie dans un institut tout aussi étrange se trouvant sur les côtes espagnoles. Une occasion pour elles de se retrouver mais surtout de s'éloigner l'une de l'autre, la mère étant très possessive. Et forcément, lorsque la fille rencontre quelqu'un de beaucoup plus libérée, des tensions vont commencer à naître.
Bon, tout ça, c'est bien gentil, c'est même intriguant mais ça ne décolle jamais. Mais alors jamais. Ce n'est pas spécialement bavard pour autant, quoiqu'un peu trop par moments, c'est surtout qu'il ne se e pas grand-chose. Là où la réalisatrice croit installer une ambiance, elle installe surtout de l'ennuie et ne parvient pas à combler les lacunes d'un scénario bien trop faible. Et pourtant, il y avait de quoi faire avec cette relation mère/fille devenant de plus en plus toxique au fil du temps.
D'autant plus frustrant que l'on effleure ce potentiel par moments, comme lorsque la fille tente d'explorer le é de la mère ou lorsque l'on se rend compte que la maladie de cette dernière ne serait peut-être pas aussi grave qu'on ne le pense. Les méthodes étranges du médecin aussi qui sont évoquées, enfin plutôt effleurées, par moments mais, même problème, ça n'ira jamais plus loin.
Le film s'intéresse finalement beaucoup plus à la relation entre les deux filles, la seconde étant une baroudeuse mais surtout libérée qui apprend à la première à se libérée elle aussi du poids de sa mère qui devient, au fur et à mesure de l'intrigue, un véritable fardeau. Et ça pour le coup, c'est un des rares éléments du film qui fonctionne, c'est-à-dire cette relation mère/fille que l'on croit saine qui s'avère finalement assez toxique.
Puis bon, ce n'est pas la fin, très maladroite dans sa manière de soudainement réveiller le spectateur, qui rattrapera l'ensemble.
Ainsi, malgré de très bons acteurs et une mise en scène léchée, "Hot Milk" est une proposition "auteuriste" s'appuyant bien trop sur les clichés du genre ; la sauce ne prenant jamais vraiment.