Bono : Stories of Surrender est la captation d'un one-man show (davantage un spectacle qu'un documentaire) d'introspection dans lequel le chanteur de U2 revient sur son enfance, sa rencontre avec les membres du groupe, les coulisses des tubes les plus populaires, mais aussi sa relation fusionnelle avec son papa (malgré l'apparente froideur de leurs liens toute leur vie durant : "Il y a des choses que l'on comprend après coup.", comme dit Bono). C'est ici la révélation de Bono comme comédien de planches (il est un très bon "performer" comme on dit Outre-Manche), virevoltant sur scène avec aisance, jouant à peu près tous ses proches avec la même crédibilité. Mais c'est aussi l'occasion d'en apprendre un peu plus sur votre groupe adoré, ou d'être simplement curieux si vous n'y connaissez rien (le spectacle est à votre portée, car sans s'être trop renseigné, on connaissait la moitié des infos), de re-goûter à quelques versions arrangées de vos tubes favoris, et de profiter de la mise en scène vraiment soignée. En revanche, l'implication du public du spectacle peut être gênante (en fonction de votre patience à er "l'effet sitcom"), surjouant "légèrement" à chaque trait d'esprit du chanteur, à chaque petite embardée musicale, à chaque évocation d'un nom connu... Subjectivement, ça nous a soulé, disons-le carrément. Le format nous aura donc rebuté, dommage, car d'ordinaire les documentaires d'Apple sont vraiment excellents et percutants (indépendamment de notre avis sur les deux chanteurs, on avait été emporté par le documentaire sur Selena Gomez : pourtant on n'écoute pas sa discographie, à l'inverse de U2, mais le documentaire était vraiment impressionnant). Reste que le témoignage à la première personne de Bono est un bonbon pour tout fan du groupe (pas comme le "troll" avec le t-shirt Green Day, au milieu du public... Oui on adore Green Day au possible, mais mettre un t-shirt du bon groupe, surtout quand c'est un spectacle filmé, ça s'appelle du respect), qui fera l'ime sur ces phrases écrites à l'écran (carrément clinquantes) et sur les rires un peu forcés du public (Bono, sur le ton de la blague, le dit lui-même au cours du spectacle : "...Vous n'êtes pas obligés de rire !"), pour mieux apprécier le joli noir et blanc, les infos émouvantes sur le papa du chanteur, et l'étonnamment bon jeu d'acteur de Bono. Oh, et puis on a eu toute la playlist "punk anglais", lors de sa montée des Marches de Cannes avec The Edge : pour une fois qu'on a eu de la bonne musique au tapis rouge...