Avec The Piano nous avons l’exemple d’un thème naissant avec les protagonistes principaux et leur histoire : la piste 4 (« The Heart asks pleasure first ») introduit le thème principal, délicat et mémorable, qui harcèlera ensuite la dramaturgie, faisant planer sur le métrage – et ainsi sur la bande originale – le spectre de l’adultère, les flammes d’une ion aussi ardente et volatile que le motif semble sans cesse voleter un temps depuis les touches du piano. Les pistes sont saccadées, brèves ou entrecoupées de ruptures tonales de sorte à mimer les aléas d’un cœur soumis à des microclimats : nous courons en compagnie de l’héroïne dans « Deep into the Forest », soudain libérés de nos chaînes classiques, nous souffrons avec « Sacrifice » ; même thème, sensations différentes. Michael Nyman signe une œuvre forte.